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  • Photo du rédacteurLise Billon

Ecouter son corps

Dernière mise à jour : 24 oct. 2021


La fatigue s’abat soudainement sur moi, pas si soudain puisqu'elle est présente depuis le petit matin, toute la journée elle est restée collée, tirant mon corps vers le bas, m'empêchant de m'amuser, de travailler, puis le repas passé elle s'abat.


Elle s'étend et m'emporte avec elle.


Après cette sieste rien n'a changé, juste une envie de ne plus résister, à quoi bon, je suis épuisée.

Tout mon corps, ma peau, mon esprit petit à petit, mon visage s'alourdit, mes paupières bouffies, mes organes ralentis, jusqu'au moment où je ne fonctionne plus, je ne tiens plus.


Pourtant subsiste l'envie.


Ma motivation tient le coup, ma motivation est la seule à rester debout ! Elle tient tout ce corps à bout de bras, elle me soutient, me dit que ça va, elle me rappelle les envies, les joies...

Je l'entends, j'essaye, vraiment, mais comme la nuit qui avale le soleil, ce poids s'abat chaque seconde un peu plus sur moi.




Et là on me dit d'écouter.

Ecouter quoi ?


Que j'en ai ras le bol de ce tsunami dévastateur que je côtoie depuis tout ce temps, qui me ralentie et vole mon temps ? Que je veux récupérer ma vie ? Ma vitalité ? Ecouter quoi ? Que je suis fatiguée, et que cet état d'épuisement quasi constant bouffe petit à petit tous mes élans ?

Ecouter quoi ?? Que j'ai envie d'abandonner, de suivre le parcours médical classique, d'être un numéro, un questionnement, testant des traitements, étiquetée et … même pas écoutée ?


Ecouter quoi ? Ecouter le ''pourquoi moi ?'' ? Je fais tout pour aller bien dans tous les domaines de ma vie, avec une motivation sans pareil, je me suis relevée, j'ai arrêté les médicaments, je me suis relevée, je me suis battue pour exister, j'ai appris ensuite à relâcher, à lâcher prise, j'ai continué à relativiser, puis je suis repassée à la plainte qui par moments permet de soulager le trop plein. Alors écouter quoi ? J'ai tout dit, je l'ai même parfois écrit.



Etre entendue ?

Ça a du m'arriver oui.

Oui.

Pas trop souvent... car j'étais occupée à prendre les devants,

à me soigner, à chercher, à rester motivée.

Mais je me sens aidée, accompagnée, soutenue, ouais.


Oui je suis peu écoutée dans ces moments-là, ces moments de colère face à cet état, mais à quoi bon ? En quoi ça m'aidera de pleurer d'épuisement face à quelqu'un ? A quoi bon ? A qui dire que je ne comprends rien, que j'avoue la vie je la trouve rude quand même, que franchement j'en ai marre d'avoir mal et d'être fatiguée depuis ma naissance, depuis toutes ces années, que je désespère d'entendre les vieux me dire de profiter de ma santé alors que les jours de vitalité je peux les entourer dans le calendrier ! J'en ai marre d'entendre dire que je suis courageuse alors que je n'ai juste pas le choix, soit je la laisse m'envahir sois j'essaye, je fais au mieux pour m'en sortir, où est le courage quand on choisit le plus difficile mais le moins pire ? Et qu'est ce que ça peut bien me faire ? Je préfère ne pas avoir de courage mais avoir la santé !


Ecouter quoi ? Les nausées c'est 80% de ma vie, mon ventre gonflé me rappelle que mes organes sont à nouveau endormis, mes pommettes saillantes s'affaissent, mes yeux tombent et je me sens responsable, sans tomber dans la culpabilité, je fais tout mon possible pour avancer.


Alors, oui, peut être que je devrais m'arrêter, et écouter.

Mais je ne vois vraiment pas ce qu'il y à dire... quel intérêt ?


Ok, peut être que j'avais zappé la part de difficulté, trop occupée à avancer, à ne pas flancher, à assurer, j'en avais oublier comme c'est difficile, comme c'est réel, j'ai beau l'avoir inconsciemment attiré (comme tout soucis de santé) je le vis, je le subis, et je ne sais pas comment l'arrêter.


Oui j'ai envie de tout envoyer valser.

Oui j'ai envie de laisser quelqu'un prendre en charge ma santé.

Oui j'ai envie de pleurer, de dire que s'en est assez, de demander un dédommagement pour toutes ces années de douleur et de difficulté.

Oui, d'accord, j'ai sans doute besoin d'être écoutée.



Même en thérapie je ne jugeais pas utile d'en parler.

Il y avait d'autres priorités : j'étais déjà bien assez ralentie par ma santé, je voulais avancer.

Et peut être que j'arrive à une limite où être écoutée est indispensable pour continuer à avancer ?

Comment ? Là, j'ai la nausée.

Comment assumer ?

Qui choisir ?

''Bonjour, je souffre, je suis exténuée, la fatigue m'envahit de jour comme de nuit et m'empêche de m'accomplir dans ma vie, tu veux bien m'écouter ?''


Je ne peux pas m'empêcher de croire que ce n'est pas grand chose, j'ai tellement entendu dire qu'il y avait pire, j'ai tellement relativisé que j'ai oublié. J'ai oublié la difficulté d'être assommée quand la motivation, l’enthousiasme et l'envie qui me caractérisent sont relayés au panier, en attente, en attente du jour où j'irais mieux ? En attente de ma vitalité ? En attente... quoi ?

D'être écoutée ?...


Ok...

Oui, d'accord, je profite de ce ralentissement pour m'arrêter, m'écouter.



Et après ?


Pour l'instant je vais écouter, je vais donner toute mon écoute à ma vitalité, elle sort peu, elle a des choses à me raconter, de la peine qui a besoin de t'être contée.


Ma vitalité, on ne fait que se croiser depuis tant d'années, quand tu t'en vas je t'insulte, quand tu reviens je t'exploite. Je tiens à te dire à quel point je suis désolée.

Je m'excuse vitalité. Je suis là, disposée à prendre le temps pour toi, à t'écouter.

Viens, on va s'asseoir un moment, sans rien faire, juste prendre le temps, viens dans mes bras, et dis moi, pleure, crie, hurle tout ce qui a besoin de sortir, je suis là, je suis là pour toi.

Vitalité, je suis toute disposée à t'écouter.




Lise







P.S : comme toujours ce texte est une création, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne serait pas une coïncidence, je me laisse inspirer par la vie et les rencontres.




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Aide et conseils

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Tout comme les émotions, les sensations physiques ont besoin d'être regardées, écoutées.

Parfois on est si préoccupé par la recherche de solutions qu'on en oublie la base, l'outil le plus efficace qui existe comme anti-douleur : L'ECOUTE.


Une personne qui souffre, peu importe l'origine de sa douleur, ou le type de douleur, a avant tout besoin d'être entendue, écoutée, considérée.

Si personne n'est là pour ça, c'est sans doute que vous m'aime vous ne vous l'autorisez pas...

(l'extérieur n'est qu'un reflet de notre monde intérieur).


On peut avoir l'impression de se porter une écoute, mais sans s'autoriser à pleinement lâcher prise, pleinement exprimer à quel point c'est difficile d'être fort, d'être courageux, de tenir le coup, à quel point vous avez envie de crier votre douleur, de supplier qu'elle s'arrête, qu'on vous rende votre corps. Oui, quand il s'agit d'émotions le processus est le même : une peine, une colère, une tristesse, etc... Les émotions ont une durée de vie de 3min, si l'émotion n'est pas écoutée elle va se renforcer, et durer, longtemps, bien plus longtemps...pouvant aller jusqu'à créer des douleurs physiques ou mal-à-dit afin d'être ENFIN écoutées et reconnues.


La douleur physique amène de la souffrance quand il y a un manque d'écoute.

Etre malade et avoir mal ça prend du temps, de l'énergie, et c'est parfois culpabilisant. Si vous êtes concernés et que vous lisez ce texte, juste, si vous le voulez, autorisez-vous l'écoute, autorisez-vous à dire, à vous dire ce dont vous ne voulez plus, parlez de votre peine.

En parler ne va pas la renforcer mais la libérer, et oui il se peut que vous soyez emporté dans des émotions fortes,... c'est comme si il y avait une tempête devant vous, plus vous résistez et plus ça fait mal, et plus elle grandit, quand vous lâchez, vous vous retrouvez au coeur de la tempête, et lâchez encore, en quelques minutes vous êtes déjà de l'autre côté et ce qui était une tempête dévastatrice n'est plus qu'un léger vent...


L'écoute c'est magique.


Osez être traversés par les émotions qui sont en vous, ainsi vous les libérerez ! Sinon vous leur offrirez un nid douillet dans votre corps et vos cellules finiront par se laisser manger, et généralement l'émotion cherche à prendre plus de place pour être enfin entendue, et si l'écoute ne vient toujours pas, alors 'tu meurs', et le mot est bien choisi.*

(*ceci n'est pas pour répandre la peur, et les tumeurs ne surviennent pas chez chaque personne qui ne se porte pas une écoute, rassurez vous :) )



Si vos proches souffrent, tentez de juste les écouter, les encourager à parler de ce qu'ils vivent.


Je tiens à préciser la différence entre le fait de parler de sa douleur, de son ressenti, dans une optique d'écoute, et le fait de se plaindre et répéter en boucle dans une optique de rumination.




L'écoute intérieure amène une paix, durable.




Si vous ressentez cela c'est que vous venez de parler de votre ressenti depuis votre coeur, sinon c'est que vous êtes passé par votre mental.


Quelques questions peuvent aider à écouter depuis son coeur : qu'est ce que je ressens ? Qu'est-ce que je ressens dans mon corps ? Ça fait quoi ? Dans mes pensées ? Dans mon coeur, ça fait quoi comme émotions ? Qu'est-ce que je n'oserais jamais dire vis à vis de ce que je vis ? Qu'est-ce que la douleur me permet ? Et ça me fait quoi de voir ça ? Qu'est-ce que la douleur m'empêche ?

Et ça me fait quoi dans mon corps quand je pense à ça ?...


.


Ne pouvant aller plus loin par écrit, je ferais peut être une vidéo pour donner des conseils, ou en dire davantage sur ce sujet, en attendant :


Ici je dépose une dose d'amour dans cette phrase, lisez et vous recevrez.





Lise

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