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  • Photo du rédacteurLise Billon

"Une femme seule au Maroc" (chap.1)

Dernière mise à jour : 25 oct. 2021

Chapitre 1 : J'y vais ou j'y vais pas...


Résumé : quand un plan tombe à l'eau brutalement, lâcher prise ou être dans le contrôle, écoute du ressenti et des émotions, vivre l'instant présent.



***


21 mars : Juste avant


Le grand départ est demain, il s'agit de mon premier voyage, ma première fois dans un avion et ma première fois dans un autre pays que la France.

Il est 13h, je prépare mes sacs, tout est suffisamment organisé pour que je me sente sereine, mon frigo est vide, le double des clés est donné, Aura (mon chat) va pouvoir être gardée. Tout est parfait, mais...

... tout pile 24h avant l'heure officielle de décollage de l'avion...

... J'apprends que le vol est ANNULÉ.


"Vol remboursable ou échangeable" : le problème c'est que le prochain départ est dans 7 jours.

Les autres vols sont 10 fois plus chers et les lignes de Ryanair sont surchargées donc il faut passer par le chat en ligne pour réserver un autre vol, et sur ce chat le temps d'attente est de... 259 min.


J'attends.


...Et je constate que je dois rafraîchir la page toutes les 3 minutes sinon il faut relancer la connexion et le temps d'attente augmente considérablement !...

Avant même que ce voyage commence il m'apprend déjà à lâcher prise et vivre la confiance.


Ce que je ne vois pas sur le moment c'est que je suis en résistance, en contrôle et dans la lutte intérieure... Plutôt loin du lâcher prise et de la confiance...



***



21 mars : 11 minutes


J'ai eu 10 secondes de retard sur l'actualisation, mon temps d'attente est ainsi passé de 11 minutes à 70 minutes...


J'attends...


Il m'en reste encore 41, pendant lesquelles je vais sur différents sites me renseigner sur les indemnités. Pendant maximum 3 minutes à chaque fois pour réactualiser la page assez vite.


(quelque temps plus tard...)


Passer en dessous les 30 minutes il faut actualiser plus souvent.

Je ne le savais pas, et maintenant j'ai 60 minutes d'attente.


J'attends...


Avec le recul je me dis que j'aurais pu lâcher.

Quand quelque chose semble compliqué comme ça, et continue à se compliquer, c'est qu'on est pas au bon endroit.

Plus je m'impatientais et plus je vibrais l'impatience et donc... plus j'attirais l'impatience ! Dès le moment où j'ai lu "vol annulé" je me suis lancée dans du "faire". Je ne me suis pas posée en silence pour accueillir mes émotions et poser (ou non) des actions sereinement.

Non, j'ai sauté l'étape d'écoute de mon ressenti (coup dans la poitrine, poids au niveau du dos, et étrangement légèreté dans le ventre, entre autre) et de mes émotions (tristesse, déception, colère, culpabilité...) et j'ai AGIS, en suivant uniquement mes pensées, sur le mode "je trouve une solution même si je dois y aller à pieds. Et si je trouve rien ou si je perds mes jambes alors peut être que j'accepterais le fait de ne pas partir demain."


La détermination c'est bien, certes, mais des fois c'est un peu excessif.


Il est bon d'écouter, ou de se demander : ça fait quoi dans mon corps (ressentis), dans mon coeur (émotions) et dans ma tête (pensées) ? Ça permet de mettre plus de conscience, de mieux se répartir énergiquement, de ne pas être dans le déni des émotions, ni de se plonger et noyer dedans, de juste observer et se laisser traverser, tout simplement.

Et alors les solutions émergent, naturellement !

Je n'étais clairement pas dans cet état d'esprit.

Ce n'est pas grave, c'était une expérience, riche d'apprentissage.

Ma patience est moins calme, mon sourire est moins présent, mes paupières sont plus lourdes, mon foie plus agité par la colère faussement refoulée. Ça y est j'ai perdu mon optimisme.


Là on peut constater que j'ai légèrement observé mes ressentis (paupières lourdes), mes émotions (colère, refoulement de la colère, colère de ne pas réussir à refouler !), mais sans vraiment les écouter ou les prendre en compte, plutôt sous forme d'humour (mon foie plus agité, ma patience moins calme).

L'humour est une façon de prendre de la distance avec ce que l'on ressent, si notre première écoute est sous forme d'humour, il y a peu de chance qu'on se soit réellement écouté.


Alors j'ai pu surfer sur internet (entrecoupé de pauses toutes les deux minutes et ça c'est clairement épuisant), j'ai appris plein de choses :

- Ryanair c'est low cost et il y a pas mal de soucis avec eux. Déjà voilà.

- AirIndemnités est un chouette site en cas de problèmes.

- "We are backpackeuses !" est un super groupe Facebook plein de riches infos.

- 259 minutes c'est long. Vraiment long. Surtout quand ça dure plus de 5h.


Je pensais écrire mes articles depuis le Maroc et non depuis ma cuisine avec une couverture sur le dos et les yeux éclatés par ces fichues actualisations. La grève c'est pas cool.

Encore 44 minutes.

J'aime écrire oui, mais j'aimerais bien voyager aussi...

Encore 43 minutes...



***



29 mars : Quête de sens et choix


Et voilà, ce fut le voyage le plus court de l'histoire des voyages, puisque j'ai du déballer mon sac avant même de l'avoir fini !

Suite à la grève qui entraîna l'annulation de mon vol, et après une longue et laborieuse journée à me démener pour maintenir mon voyage, scotchée à l'ordi et au téléphone, à voir le jour s'en aller et la lumière disparaitre avec ma joie, j'ai du abdiquer : ce voyage est annulé.


J'ai cherché le sens car à mes yeux tout dans la vie à un sens.

J'ai du accepter le non sens, parfois il n'y a rien à comprendre, c'était un dommage collatéral, j'étais un dommage collatéral.

Cela n'a pas de sens mais j'ai besoin d'en tirer quelque chose, un enseignement, de grandir suite à ce douloureux moment et c'est ainsi que j'ai enfin compris : "Parfois dans la vie il arrive des choses pas cool, pas agréables, et qui n'ont aucun sens. Ça ne vient pas de moi, je ne suis en aucun cas responsable."


Oui et non.

Parfois nous ne sommes pas en mesure de comprendre le sens sur le moment et c'est bien plus tard que tout prend sens ! Et parfois ce "plus tard" n'arrive pas. Ce n'est pas grave.

Je reste sur ma croyance que tout à un sens, et que tout est au mieux pour nous.

Cette expérience a franchement été un GRAND apprentissage, et l'objet d'un riche travail avec mon coach. Avec le temps j'ai appris à me détacher du fait qu'attirer (énergiquement) à soi certaines épreuves douloureuses ne signifie pas être coupable. Avec le recul je vois cette étape comme un énorme cadeau, qui a rendu mon voyage meilleur.


J'ai lâché mon souhait de comprendre le sens de cette annulation, et voilà que près d'un an plus tard l'évidence a surgit : je ne cessais de répéter vouloir du temps pour ne rien faire, et j'organisais un voyage où j'allais faire plein de choses, alors que mon désir, ma vibration, était le repos, la liberté de glander. La vie a répondu à ma vibration : en restant j'avais devant moi 15 jours et rien à faire : la liberté de glander.

Je n'ai pas su saisir cette opportunité et je me suis empressée de remplir ces 15 jours, mais ce n'est pas grave, la vie m'a offert bien d'autres opportunités par la suite...


Regardez ce que vous recevez, vous verrez ce que vous avez demandé !

J'avais demandé du temps pour glander avec zéro attentes, et rien à faire. Donc mon voyage avec plein de journées remplies, de stress de la nouveauté et d'attentes a été annulé pour m'offrir 15 jours d' "espace vide".

La vie nous offre ce que l'on demande, l'Univers nous aime.

Merci la vie !



Face à cette situation, sans en saisir le sens, j'étais perdue, que devrais-je faire différemment ? Si ça a "échoué" c'est bien que quelque chose sonnait faux, mais quoi ? Fallait-il que ce voyage je le fasse accompagnée ? Ou alors je devais changer de destination ? Je ne savais plus, j'étais figée, perdue et tout semblait s'effondrer.


Vers 22h, j'ai enfin lâché.


J'ai pu me laisser traverser par des émotions que je jugeais désagréables et inappropriées. Je n'estimais pas être en droit d'être triste, car "ce n'est qu'un voyage après tout, y'a pas de quoi se mettre dans un tel état !" mais ce n'était pas seulement ça, ce voyage renvoyait à bien plus...

Quoiqu'il en soit j'ai abdiqué, j'ai relâché, j'ai accepté, j'ai été triste et j'ai pleuré.

J'ai même osé appelé un bon ami pour en parler.


Grâce à Pierre j'ai pris la décision de prendre une décision le jour où le remboursement de mon vol serait effectif. J'avais besoin de faire un choix, je ne pouvais pas rester dans ce flou.

Et ce choix m'a profondément apaisée.


Et c'est ainsi que 8 jours plus tard j'ai acheté un vol aller retour pour le Maroc du 7 au 21 juin !! Je partirai seule et ce voyage compte 4 jours de plus par rapport au précédent : pour aller au bord de la mer manger du poisson grillé et me baigner dans une eau magnifique.

(C'est ce que je croyais...)

Patience & économies et à bientôt pour voir mes merveilleuses photos !



Focalisée dans la culpabilité d'avoir mal fait quelque chose et ainsi d'avoir attiré à moi cette annulation, je cherchais à programmer le futur voyage, et le futur d'une façon générale ! Je voulais contrôler pour ne plus revivre ce genre de situations, mais en faisant cela je me coupais du moment présent, attirant ce même genre de situations...

Je n'ai pas su saisir l'opportunité offerte (savourer ces 15 jours). C'est pourtant ce que j'avais "demandé" et j'ai ajouté des jours à mon futur voyage mais pas pour prendre davantage le temps, non, pour explorer plus encore ! Donc une fois de plus mon envie, ma demande (me reposer, ne rien attendre de moi, glander), ne correspondait pas tout à fait au programme... mais la vie a su me le faire remarquer d'une façon remarquable !!


Suite au prochain chapitre...







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- L'histoire

- Mes notes avec le recul (avec des outils utiles pour toi !)

- Les choses à retenir (avec un résumé des outils utiles !)

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